Ostéopathie Québec demande encore une fois la création d’un ordre professionnel pour ses membres. Pour la présidente de l’association, la question n’est plus de savoir si les ostéopathes vont avoir un ordre professionnel, mais quand.
Les premières demandes pour avoir un ordre professionnel dédié aux ostéopathes datent des années 1990, et, 30 ans plus tard, toujours aucun ordre professionnel n’a été créé.
«Ça fait des années qu’Ostéopathie Québec travaille pour avoir un ordre professionnel», se désole la présidente Karine Devantéry.
Depuis 2007, une multitude de comités ont été mis en place par l’Office des professions du Québec (OPQ), afin d’encadrer la profession. En juin 2022, l’OPQ a également émis un avis afin de recommander la création d’un ordre professionnel spécialement pour les ostéopathes.
Dans cet avis, il est mentionné que «les actes posés par les ostéopathes présentent des risques pour le public de s’exposer à un préjudice [...] parce qu’il s’agit d’une intervention de première ligne souvent effectuée sans diagnostic préalable».
«Ce qui veut dire qu’on reçoit des gens qui n’ont pas été vus préalablement par un médecin ou par un autre professionnel de la santé», précise la présidente d’Ostéopathie Québec.
Une fusion?
Au printemps dernier, la ministre Sonia LeBel avait mentionné la possibilité d’ajouter les ostéopathes à un ordre professionnel déjà existant. Une possibilité qui comporterait de nombreux avantages, selon l’OPQ.
Par contre, l’intégration forcée d’un nouveau groupe à un ordre existant pourrait causer davantage de conséquences humaines et financières.
Pour l’OPQ, le champ de pratique, le titre et la formation, «tout est réglé», estime Mme Devantéry.
Formations
Selon Karine Devantéry d’Ostéopathie Québec, «l’excuse du manque de formation qualifiante» ne serait plus valable. «On sait qu’il y a des universités qui travaillent activement, en ce moment, pour développer des programmes.»
Depuis l’automne 2024, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) offre deux programmes de deuxième cycle en ostéopathie, devenant ainsi la première université au Québec à créer des formations dans le domaine.
Après les analyses de l’OPQ, l’Office recommande la création d’un programme de formation universitaire en ostéopathie. Cette formation contiendrait notamment 3100 heures d’enseignement théorique et pratique et un minimum de 300 heures de formation consacrée spécifiquement aux structures neuromusculosquelettiques.
Mme Devantéry souhaite rassurer le public et estime que, malgré tout, il y a de «très bonnes» formations en ostéopathie, basées sur les normes de l’Organisation mondiale de la santé.
L’obtention d’un ordre professionnel permettrait de déterminer le champ de pratique, mais également les critères de formation.
La présidente demande au gouvernement d’établir un «plan de match précis et coordonné» pour la création de leur ordre. «C’est le temps de traduire les belles intentions en actions concrètes.»
La protection du public
Au centre des revendications: la protection du public. «Les Québécois ont le droit d’avoir l’assurance, que quand ils consultent en ostéopathie, ils ont devant eux un professionnel qui est formé adéquatement avec les plus hauts standards de qualité», explique Mme Devantéry.
De nombreuses erreurs médicales pourraient survenir, selon elle. Et ce, tant lors du diagnostic que du traitement.
«On ne veut pas attendre qu’il y ait une catastrophe qui arrive avant qu’un ordre soit créé», conclut la présidente de l’association.