En cette Semaine internationale de l’ostéopathie, nous tenons à mettre en valeur la contribution concrète et essentielle des ostéopathes au réseau de la santé et les bienfaits de cette pratique, et surtout, à rappeler l’importance de combler le vide juridique dans lequel se trouve l’ostéopathie au Québec.
Alors que 25 % des Québécois et Québécoises adultes ont déjà consulté un ostéopathe et que 2 millions de séances sont dispensées chaque année, l’apport de ces professionnels à la santé globale de la population et pour soulager le système de santé est indéniable.
Pourtant, parce que les ostéopathes sont toujours en attente d’une reconnaissance juridique pleine et entière de leur profession, leur potentiel est sous-exploité alors même que l’accès aux soins est un enjeu pour la population et qu’une importante réforme de la santé se dessine.
Une expertise qui fait du bien
L’ostéopathie est une approche manuelle qui vise à rétablir la fonctionnalité des structures et des systèmes du corps humain : la pratique est basée sur des connaissances approfondies des sciences de la santé, et chaque traitement est spécifique et individualisé.
C’est entre autres avec une palpation fine et précise que l’ostéopathe réalise une évaluation complète afin d’investiguer les causes des différentes dysfonctions vécues par la clientèle et de proposer un traitement ostéopathique.
Les ostéopathes pratiquent dans un environnement de collaboration interprofessionnelle. La spécificité de l’ostéopathie, à titre d’approche globale et manuelle, peut ainsi être mise en complémentarité du champ d’exercice d’autres professions.
En consultant un ostéopathe, en exclusivité ou de manière complémentaire avec d’autres professionnels de la santé, ce sont des milliers de patients, enfants, adultes, personnes enceintes et ainées, mais aussi de nombreux sportifs, à qui nous évitons notamment de se rendre chez un médecin de famille ou à l’urgence.
Les ostéopathes interviennent majoritairement en première ligne, principalement pour répondre aux problèmes musculosquelettiques de la population, mais leur apport ne s’arrête pas là. En effet, ils contribuent aussi au volet de santé publique, avec des traitements ostéopathiques à caractère préventif pour contrer, par exemple, les effets de la sédentarité, des mouvements répétitifs et du vieillissement.
Un ordre pour faire plus et mieux
Selon l’Office des professions du Québec, le Québec compterait 3 000 personnes exerçant comme ostéopathes. Si notre association tente de pallier l’absence d’un ordre professionnel en exerçant certains contrôles – nous attestons la formation des 1700 membres par exemple – nos pouvoirs sont limités.
Dans ce cadre, Ostéopathie Québec, la plus grande association d’ostéopathes au Québec et au Canada, milite depuis des années pour que soit créé un ordre professionnel afin d’encadrer la profession qui est en pleine croissance. Cette demande est mise de l’avant dans une optique de protection du public qui est, rappelons-le, la mission première d’un ordre professionnel.
Encouragés par la publication en juin 2022 d’un avis favorable de l’Office des professions du Québec pour la création d’un ordre professionnel distinct pour les ostéopathes reconnaissant les spécificités de la profession, nous plaidons pour que l’ordre soit créé dans les meilleurs délais afin que la population soit protégée, notamment par la dispensation d’une formation de haut niveau, standardisée et conforme aux exigences du système professionnel. Alors que l’Ontario lancera dès septembre prochain le premier programme universitaire en ostéopathie au pays, le Québec, qui rassemble la large majorité des ostéopathes canadiens, doit emboîter le pas pour conserver son leadership, son expertise et sa main-d’œuvre.
Tandis que nous soulignons cette semaine le travail de nos membres et de l’ensemble de la communauté ostéopathique, nous avons à cœur de poursuivre notre voie vers la professionnalisation de notre profession afin de faire plus et mieux dans notre offre de soins : le gouvernement doit démontrer son engagement et reconnaitre l’importance de l’ostéopathie pour la population et pour le système de santé.
Publiée dans Le Soleil du dimanche 16 avril 2023,
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