L’association Ostéopathie Québec comptait sur l’étude des crédits de l’Enseignement supérieur pour que la lumière se fasse sur les lenteurs bureaucratiques qui entravent l’encadrement légal de la profession d’ostéopathe. Déçue par les explications consternantes de l’Office des professions du Québec, l’association presse la ministre Danielle McCann d’agir.
« C’est long, c’est lent (…). On a l’impression qu’on pellette en avant cet enjeu. Est-ce qu’on peut s’attendre à de l’action rapide pour avoir un ordre des ostéopathes ? », s’est enquis le député d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, interrogeant les parties prenantes au nom d’Ostéopathie Québec.
« C'est vrai que c'est long, on doit le dire », a admis la ministre responsable des lois professionnelles, Danielle McCann, tout en spécifiant que le dossier « chemine bien ». « J’aurai probablement, dans un avenir raisonnable, une proposition là-dessus (…) .»
Invitée par la ministre à prendre la parole, Diane Legault, présidente de l’Office des professions du Québec, a affirmé que « c’est un dossier qui est très actif », mais « il y a des conditions importantes qui ne sont pas remplies à ce moment-ci ».
Présente à l’étude des crédits budgétaires, Ostéopathie Québec a été soufflée par les explications données par la présidente de l’Office des professions, qui a exposé brièvement deux obstacles à l’encadrement légal de la profession, soit l’absence d’un diplôme d’État en ostéopathie et la connexité entre la pratique ostéopathique et celle d’autres ordres professionnels.
Pour Bertrand Courtecuisse, président d’Ostéopathie Québec, ces explications ne tiennent pas la route et confirment les ratés de la gestion du dossier par l’Office des professions; en effet, ces prétendues entraves ont été déboulonnées au cours des dernières années, alors que les travaux pour la constitution de l’ordre s’étaient accélérés.
À preuve, en 2019, l’Office des professions du Québec avait déposé à la ministre responsable, alors Sonia Lebel, du ministère de la Justice, une recommandation favorable à l’encadrement de l’ostéopathie, sur la base de la nécessité de protéger le public.
« Où est la volonté politique de régler ce dossier prêt depuis plus de 2 ans ? », questionne Bertrand Courtecuisse, tout en rappelant que la nécessité d’encadrer l’ostéopathie n’est pas remise en cause et que la pratique est ancrée dans l’offre de soins, car c’est 1 Québécois adulte sur 4 qui a déjà consulté un ostéopathe.
Or, n’importe qui peut se décréter professionnel de l’ostéopathie, alors que 5 à 6 années d’études sont requises. « Nous perdons un temps précieux pour la protection du public », s’inquiète-t-il, tout en craignant le pelletage du dossier au prochain gouvernement élu, ce qui occasionnera encore des délais préjudiciables.
Maintenant, il souhaite que Diane Legault réponde enfin à la demande de rencontre déposée par Ostéopathie Québec il y a plusieurs semaines. Bertrand Courtecuisse assure la pleine collaboration de son association, qui représente 1700 membres.
Source : Ostéopathie Québec
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