Les ostéopathes dénoncent les lenteurs bureaucratiques qui retardent depuis des années la constitution de leur ordre professionnel, mettant à risque la santé des Québécoises et des Québécois.
Ostéopathie Québec et le député Monsef Derraji unissent leur voix pour que le gouvernement prenne ses responsabilités et mette fin à une situation préjudiciable tant pour la population que pour les ostéopathes, car n'importe qui peut actuellement s'improviser professionnel de l'ostéopathie.
L'ostéopathie est bien implantée au Québec et a pris une place importante dans les soins de santé de première ligne. On évalue à plus de 2 millions le nombre de séances ostéopathiques pratiquées chaque année -sans encadrement légal-, bien que 80% des clients consultent parce qu'ils ressentent des douleurs et des inconforts.
L'association Ostéopathie Québec pallie du mieux qu'elle peut avec ses propres mécanismes de protection du public, mais ils sont insuffisants, un membre n'ayant qu'à rompre sa filiation afin de poursuivre un comportement préjudiciable ailleurs. Pour Bertrand Courtecuisse, président d'Ostéopathie Québec, on doit retenir de la pandémie l'importance d'agir rapidement lorsqu'un danger pour la santé de la population est signalé. Or, « la ministre McCann est au fait qu'il y a un risque pour la protection du public, l'Office des professions du Québec aussi, mais rien n'est fait concrètement et cela fait des années que les ostéopathes tirent la sonnette d'alarme », s'indigne-t-il.
Dans un contexte où l'accès aux soins est difficile et où l'apport des quelque 2500 ostéopathes du Québec à la première ligne est indéniable, le député Monsef Derraji en appelle aussi à un leadership politique. « Le ministre de la Santé nous dit qu'on a besoin d'assurer l'interdisciplinarité en première ligne, que nous avons besoin de tous les professionnels pour assurer l'accès aux soins et la protection du public. Il est minuit moins une, le gouvernement ne peut plus faire fi des mises en garde qui lui sont adressées. Il ne faut pas attendre la catastrophe pour agir », dit-il.
Il y a un an, l'Office des professions du Québec concluait sa consultation publique concernant l'encadrement de l'ostéopathie; depuis, il n'a toujours pas achevé son analyse. Bertrand Courtecuisse craint le déclenchement des prochaines élections sans que l'adoption du décret constituant l'ordre professionnel des ostéopathes ait lieu, ce qui occasionnera de nouveaux délais alors que la communauté ostéopathique est déjà à bout de patience.
Il est aussi fort inquiet de voir le Québec perdre un temps précieux pour le développement d'une formation de haut niveau, standardisée, laquelle aura des conséquences sur le développement de la recherche en ostéopathie. « À titre de ministre de l'Éducation supérieure et ministre responsable des lois professionnelles, Danielle McCann a tous les pouvoirs pour procéder à la conclusion positive du dossier d'ici la fin de la session parlementaire. La balle est dans son camp », conclut-il.
À propos d'Ostéopathie Québec
Réunissant 1700 membres, Ostéopathie Québec est la plus grande association d'ostéopathes au Québec et au Canada. Elle a pour mission d'attester de la formation des ostéopathes, d'offrir des services à ses membres, d'informer et de protéger la population québécoise.
C'est 1 Québécois sur 4 âgé de 18 ans et plus qui a déjà eu recours à un traitement ostéopathique (sondage Léger, 2020).
SOURCE Ostéopathie Québec
Lire l'Avis aux médias publié sur CISION